Comprendre la Continuous Integration / Continuous Delivery (CI/CD) en tant que Product Manager
📦 Delivery
Rédigé par Ulysse ArmengaudTable des matières
En tant que Product Manager, tu as sûrement entendu parler de CI/CD – sans doute assez souvent pour comprendre que ça représente quelque chose d'important dans les équipes techniques. La *Continuous Integration* (CI) et le *Continuous Delivery/Deployment* (CD) sont devenus des standards, presque des incontournables pour les développeurs. Mais toi, en tant que PM, tu n'as pas besoin de comprendre tous les détails techniques. Ce qui compte vraiment, c’est de savoir comment ces pratiques influencent la vie de ton produit, car parfois, les problèmes de productivité ou de qualité de livraison dans ta squad pourraient bien être des symptômes d’un manque de CI/CD. Et une fois que tu arrives à repérer ces signes, tu as un outil de diagnostic très puissant en main pour identifier d'où viennent les blocages.
Tu connais ce sprint où, sur les derniers jours, l’équipe se retrouve à enchaîner des journées intenses pour finir toutes les tâches promises ? Ça sent la fatigue, les raccourcis de dernière minute, et, inévitablement, une avalanche de bugs. Quand l'intégration et les tests ne sont pas faits de manière continue, l’équipe accumule du travail en attente d'intégration, ce qui rend la livraison chaotique en fin de sprint. Les développeurs finissent par tout rassembler d’un coup, et là, c’est la pagaille : des conflits de code à gérer, des bugs imprévus, et des ajustements dans tous les sens. Ce rush est un symptôme clair d’un manque de CI.
Avec une pratique de CI bien rodée, l’intégration du code se fait de manière continue : chaque développeur valide ses changements au fur et à mesure, ce qui réduit les surprises en fin de sprint. Si tu vois ton équipe crouler sous le stress de fin de sprint, c’est peut-être le signe qu’une CI plus rigoureuse pourrait alléger cette charge, et améliorer la qualité de chaque itération. En gros, ça t'évite de te retrouver à sortir un produit « bâclé » juste pour tenir la date.
Un autre signe de l'absence de CI/CD dans ton équipe, c’est la fréquence de livraison. Si ton produit est censé évoluer rapidement, avec des retours fréquents des utilisateurs, mais que les livraisons sont espacées de plusieurs semaines voire mois, il y a un problème. Les livraisons peu fréquentes traduisent souvent une absence de livraison continue (*Continuous Delivery*). En d’autres termes, l’équipe n’est pas en mesure de pousser des changements en production régulièrement, parce que chaque livraison devient un casse-tête technique.
En pratique, cela signifie que les équipes repoussent la livraison de nouvelles fonctionnalités pour éviter de prendre des risques inutiles, ou pire, que chaque mise en production est un événement redouté où tout le monde croise les doigts pour que le système tienne. Et pour toi, ça veut dire que les feedbacks utilisateurs arrivent bien plus tardivement, te privant de précieuses informations pour ajuster ta roadmap.
Quand une équipe adopte la CD, elle peut livrer chaque changement dès qu’il est validé. Ça signifie que les utilisateurs voient plus régulièrement les nouveautés, que les risques sont limités (puisqu’on n’attend pas trois mois de modifications pour les mettre en production), et surtout, que tu as un produit qui évolue au rythme des retours du marché.
Imaginons un scénario où chaque mise en production est suivie d’une avalanche de bugs, souvent critiques, qui impactent les utilisateurs. Si cela te semble familier, c’est le signe que le pipeline de CI/CD n’est pas suffisamment automatisé et que la qualité de chaque déploiement est en péril. En pratique, cela signifie probablement que l'équipe saute des étapes de test parce qu’elles sont longues ou qu’elles nécessitent des interventions manuelles.
Une bonne pratique de CI/CD implique des tests automatiques intégrés au processus de validation du code. Donc, si l'équipe dispose d'un pipeline CI/CD solide, la majorité des bugs devraient être détectés et corrigés avant que le code n'atteigne la production. En tant que PM, tu veux éviter au maximum les déploiements instables, parce que chaque bug en production, c'est non seulement une mauvaise expérience pour les utilisateurs, mais aussi du temps perdu pour ton équipe à corriger ce qui aurait pu être anticipé.
Enfin, si tu remarques que l’équipe consacre une bonne partie de son temps à des tâches répétitives – configurations de déploiement, tests manuels, vérifications post-production – cela devrait t’alerter. Un bon pipeline de CI/CD permet d'automatiser ces processus et de libérer du temps pour des tâches à plus forte valeur ajoutée, comme l'amélioration des fonctionnalités du produit.
Avec l'automatisation, l'équipe peut se concentrer sur des tâches créatives et complexes, ce qui fait avancer le produit plus vite et avec plus de fiabilité. Si tu vois tes développeurs gaspiller leur temps en manipulation de configuration plutôt qu’en développement, c’est un signe qu’il serait temps de mettre en place une vraie stratégie de CI/CD.
En somme, la CI/CD n’est pas quelque chose que tu devras maîtriser techniquement ou configurer toi-même. Mais c'est un levier puissant pour comprendre où se trouvent les obstacles à la livraison rapide et fiable de ton produit. En reconnaissant les symptômes d'un manque de CI/CD, tu peux encourager l’équipe à s’orienter vers de meilleures pratiques qui allègent leur charge de travail, améliorent la qualité des livraisons, et garantissent un flux plus régulier de mises à jour pour tes utilisateurs.
Ton rôle n’est pas de déployer la CI/CD, mais de savoir que sa présence ou son absence influence directement la capacité de ton équipe à délivrer un produit solide, en phase avec les attentes du marché. Et si ton équipe n'est pas encore équipée d'une telle pratique, ton expertise en tant que PM pour en déceler l'absence pourrait bien être l’impulsion qu’il faut pour enclencher ce changement.